Bien que la musqie légal en ligne soit un succès évident avec un augmentation de 106% au premier semestre, celle-ci est bridée par un manque d'interropérabilité des plateformes, ce qui signifie concretement que l'on ne peut transférer tels fichiers sur tels baladeur. L'exemple le plus connu étant évidement Itunes qui n'est compatible qu'avec l'Ipod et inversement.
Sont en cause les DRM (Digital right management), ces verrous techniques qui protègent les fichiers, arme numéro un des Majors pour juguler le piratage.
Après avoir été décrié d'inombrables fois sans grand effet par des associations, c'est cette fois un acteur même du marché qui s'exprime. VirginMega.fr, deuxième site français de vente de musique en ligne souhaite réouvrir le débat sur la vente de musiques sans protection afin d'élargir le marché en s'adressant à tous les formats de baladeurs.
"Les DRM sont un frein énorme au développement du marché de la musique en ligne car, suivant le standard de votre baladeur, vous pourrez ou non accéder à tel ou tel site légal, cela crée de la frustration" a déclare à Reuters, Laurent Fiscal, directeur marketing produits de Virgin Megastore.
"L'interopérabilité ne viendra vraisemblablement pas des grands industriels de l'informatique. Une des solutions est de tester un marché sans DRM. En (les) supprimant, nous voulons faciliter la vie aux 2% de consommateurs qui font l'effort d'acheter de la musique légalement et élargir le marché à ceux qui ne le font pas" se permet-il même d'ajouter.
Cette situation de non-compatibilité des pateformes est d'autant plus inacceptable qu'elle n'est pas légale. En effet la fameuse loi DADVSI (droits d'auteur et droits voisins sur Internet) légalise les DRM mais impose l'interopérabilité : le consommateur doit pouvoir lire une oeuvre sur n'importe quel support et avec n'importe quel logiciel. Pour l'appliquer, le texte renvoie à une Autorité de régulation des mesures techniques, qui doit assurer dans les domaines des mesures techniques de protection et d'identification des oeuvres et des objets protégés par les droits d'auteur. C'est donc cette Autorité qui doit décider de ce qui est interopérable et ce qui ne l'est pas...
Malheureusement comme le dit si bien Laurent Fiscal, "les opérateurs informatiques se dirigent vers de moins en moins d'interopérabilité, comme Apple avec son iTune ou Microsoft avec Zune".
Il est à noter que VirginMega n'en est pas à sa première intervention sur le sujet, en effet, il avait porté plainte en 2004 contre Apple et son Ipod incompatible avec le site.
Les majors et maisons de disques sont bien évidemment oppposés à cela, mais l'UFC que choisir en a profité pour relancer le débat de son côté en exprimant un grand bond en arrière de la musique en ligne.
"Le consommateur doit donc savoir qu’en achetant un baladeur numérique, il se retrouve pieds et poings liés à un marchand de musique en ligne qu’il n’a pas choisi" insistent-ils.
Le président de l'UFC, Alain Bazot, ajoute même que la situation est choquante :
"Seuls les sites d’échange 'peer to peer' (P2P) permettent de télécharger de la musique compatible avec l’ensemble des matériels de lecture [NDLR: via le format universel MP3]. Alors que le CD audio doit son succès à son interopérabilité totale, les industriels de la musique en ligne nous infligent un grand bond en arrière".
Les réseaux de partage de l'information auraient donc encore de beaux jours devant eux, en attendant une véritable ouverture du marché.
Source :
http://www.silicon.fr