30-12-2006, 14:47 PM
BAGDAD (AFP) - Saddam Hussein, condamné pour l'exécution de 148 villageois mais accusé d'avoir provoqué des dizaines de milliers de morts, a été pendu samedi à l'aube, "résolu et courageux" selon un témoin.
Saluée immédiatement par Washington, son exécution est loin d'avoir fait l'unanimité à l'étranger, notamment chez les opposants à la peine de mort.
"Saddam est monté calmement à la potence, il était résolu et courageux", a raconté à la télévision nationale Iraqia le Conseiller à la sécurité nationale, Moaffaq al-Roubaï.
C'est en effet l'image qu'a donnée l'ancien président, dans une séquence d'une vingtaine de secondes diffusée par les TV du monde entier.
Ces images montrent Saddam Hussein, les mains attachées dans le dos, refusant la cagoule, poussé vers une potence de métal par deux bourreaux masqués qui lui passent une corde autour du cou. Les images s'arrêtent et ne montrent pas la pendaison elle-même, qui a eu lieu juste avant 06H00 (03H00 GMT).
Ses dernières paroles, selon le juge Mounir Haddad, ont été: "J'espère que vous resterez unis et je vous mets en garde: ne faites pas confiance à la coalition iranienne, ces gens sont dangereux".
L'ancien président semblait viser la coalition à dominante chiite au pouvoir, que beaucoup de sunnites considèrent comme une émanation de l'influence de l'Iran.
Une télévision privée a ensuite diffusé de furtives images de son corps au cou brisé, dans un linceul blanc ensanglanté. Cette dépouille ne quittera pas le pays, a assuré à l'AFP un haut responsable irakien, contrairement aux voeux de la famille.
Les deux co-accusés de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, ancien chef des services de renseignement, et l'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar, dont la pendaison a été annoncée samedi par erreur par la TV irakienne, ne seront exécutés que dans quelques jours.
La nouvelle de la pendaison a été accueillie par des tirs de joie à Najaf, ville sainte chiite du sud de l'Irak. Mais elle l'a été dans une relative indifférence à Bagdad, où l'annonce de la mort de l'ex-dictateur n'a été saluée que par quelques tirs dans les quartiers majoritairement chiites.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, se félicitant de l'"exécution du criminel Saddam", a lancé un appel à la réconciliation, à l'intention des partisans de l'ancien régime dont "les mains ne sont pas tâchées de sang".
L'exécution "ne mettra pas fin à la violence en Irak, mais c'est une étape importante sur la route de l'Irak vers une démocratie qui peut se gouverner, être autosuffisante et se défendre, et être un allié dans la guerre contre le terrorisme", a déclaré le président américain George W. Bush dans un communiqué.
La violence n'a en effet connu aucun répit, et une série d'attentats à la bombe a fait près de 50 morts, à Bagdad et à Koufa dans le sud du pays. Les autorités n'ont pas immédiatement déterminé s'il s'agissait de représailles sunnites quelques heures après l'exécution.
L'ancien président "a payé", a estimé le gouvernement britannique, tout en réaffirmant son opposition à la peine de mort.
Le ministère français des Affaires étrangères a "pris acte" de l'exécution et appelé les Irakiens à "regarder vers l'avenir et à travailler à la réconciliation et à l'unité nationale".
La présidence finlandaise de l'Union européenne a condamné la pendaison: "L'union européenne a toujours été contre le recours à la peine de mort (...)" L'exécution "pourrait aussi s'avérer porteuse de divisions pour l'avenir de l'Irak, notamment en raison des graves critiques sur la manière dont le procès a été conduit".
Human Rights Watch de même a regretté l'exécution: "Saddam Hussein était responsable de terribles et nombreuses violations des droits de l'homme, mais ces actes, aussi brutaux soient-ils, ne peuvent justifier son exécution, une punition cruelle et inhumaine".
Amnesty International a "déploré" la pendaison, "une occasion manquée" pour obliger l'ancien dictateur irakien à rendre compte de tous ses crimes.
Elle a également été reçue comme une "nouvelle tragique" au Vatican, opposé à la peine de mort, tout comme au Conseil de l'Europe qui estime que l'Irak a manqué une occasion "de rejoindre le monde civilisé".
Le ministère russe des Affaires étrangères a regretté que les appels internationaux à la clémence n'aient pas été écoutés.
A Gaza, la mort de Saddam Hussein a été qualifiée d'"assassinat politique" par le mouvement islamiste Hamas.
Enfin, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre cette exécution, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh.
Saddam Hussein, 69 ans, qui a dirigé le pays d'une main de fer de 1979 jusqu'à la chute du régime en avril 2003, a été condamné à mort le 5 novembre pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl. Son appel a été rejeté le 26 décembre.
Sa mort met fin à toutes les poursuites qui avaient été engagées contre lui, en particulier le procès Anfal, où il était jugé pour génocide contre la population kurde et accusé d'être responsable de la mort de 180.000 personnes en 1987-1988.
Source: Yahoo.fr
Saluée immédiatement par Washington, son exécution est loin d'avoir fait l'unanimité à l'étranger, notamment chez les opposants à la peine de mort.
"Saddam est monté calmement à la potence, il était résolu et courageux", a raconté à la télévision nationale Iraqia le Conseiller à la sécurité nationale, Moaffaq al-Roubaï.
C'est en effet l'image qu'a donnée l'ancien président, dans une séquence d'une vingtaine de secondes diffusée par les TV du monde entier.
Ces images montrent Saddam Hussein, les mains attachées dans le dos, refusant la cagoule, poussé vers une potence de métal par deux bourreaux masqués qui lui passent une corde autour du cou. Les images s'arrêtent et ne montrent pas la pendaison elle-même, qui a eu lieu juste avant 06H00 (03H00 GMT).
Ses dernières paroles, selon le juge Mounir Haddad, ont été: "J'espère que vous resterez unis et je vous mets en garde: ne faites pas confiance à la coalition iranienne, ces gens sont dangereux".
L'ancien président semblait viser la coalition à dominante chiite au pouvoir, que beaucoup de sunnites considèrent comme une émanation de l'influence de l'Iran.
Une télévision privée a ensuite diffusé de furtives images de son corps au cou brisé, dans un linceul blanc ensanglanté. Cette dépouille ne quittera pas le pays, a assuré à l'AFP un haut responsable irakien, contrairement aux voeux de la famille.
Les deux co-accusés de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, ancien chef des services de renseignement, et l'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar, dont la pendaison a été annoncée samedi par erreur par la TV irakienne, ne seront exécutés que dans quelques jours.
La nouvelle de la pendaison a été accueillie par des tirs de joie à Najaf, ville sainte chiite du sud de l'Irak. Mais elle l'a été dans une relative indifférence à Bagdad, où l'annonce de la mort de l'ex-dictateur n'a été saluée que par quelques tirs dans les quartiers majoritairement chiites.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki, se félicitant de l'"exécution du criminel Saddam", a lancé un appel à la réconciliation, à l'intention des partisans de l'ancien régime dont "les mains ne sont pas tâchées de sang".
L'exécution "ne mettra pas fin à la violence en Irak, mais c'est une étape importante sur la route de l'Irak vers une démocratie qui peut se gouverner, être autosuffisante et se défendre, et être un allié dans la guerre contre le terrorisme", a déclaré le président américain George W. Bush dans un communiqué.
La violence n'a en effet connu aucun répit, et une série d'attentats à la bombe a fait près de 50 morts, à Bagdad et à Koufa dans le sud du pays. Les autorités n'ont pas immédiatement déterminé s'il s'agissait de représailles sunnites quelques heures après l'exécution.
L'ancien président "a payé", a estimé le gouvernement britannique, tout en réaffirmant son opposition à la peine de mort.
Le ministère français des Affaires étrangères a "pris acte" de l'exécution et appelé les Irakiens à "regarder vers l'avenir et à travailler à la réconciliation et à l'unité nationale".
La présidence finlandaise de l'Union européenne a condamné la pendaison: "L'union européenne a toujours été contre le recours à la peine de mort (...)" L'exécution "pourrait aussi s'avérer porteuse de divisions pour l'avenir de l'Irak, notamment en raison des graves critiques sur la manière dont le procès a été conduit".
Human Rights Watch de même a regretté l'exécution: "Saddam Hussein était responsable de terribles et nombreuses violations des droits de l'homme, mais ces actes, aussi brutaux soient-ils, ne peuvent justifier son exécution, une punition cruelle et inhumaine".
Amnesty International a "déploré" la pendaison, "une occasion manquée" pour obliger l'ancien dictateur irakien à rendre compte de tous ses crimes.
Elle a également été reçue comme une "nouvelle tragique" au Vatican, opposé à la peine de mort, tout comme au Conseil de l'Europe qui estime que l'Irak a manqué une occasion "de rejoindre le monde civilisé".
Le ministère russe des Affaires étrangères a regretté que les appels internationaux à la clémence n'aient pas été écoutés.
A Gaza, la mort de Saddam Hussein a été qualifiée d'"assassinat politique" par le mouvement islamiste Hamas.
Enfin, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour protester contre cette exécution, en Inde, au Pakistan et au Bangladesh.
Saddam Hussein, 69 ans, qui a dirigé le pays d'une main de fer de 1979 jusqu'à la chute du régime en avril 2003, a été condamné à mort le 5 novembre pour le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl. Son appel a été rejeté le 26 décembre.
Sa mort met fin à toutes les poursuites qui avaient été engagées contre lui, en particulier le procès Anfal, où il était jugé pour génocide contre la population kurde et accusé d'être responsable de la mort de 180.000 personnes en 1987-1988.
Source: Yahoo.fr